Réponse par Richard Vallance Janke à la recherche très récente sur la tablette AN PY 55 = AN 724, menée par Tina et Enriqueta Martinotti, dont leur étude :
Tina MARTINOTTI, Enriqueta MARTINOTTI. Poétique Mycénienne dans la Tablette PY 724 An ( PY 55) de Pylos, classfiée comme " liste de rameurs ". Épigraphie mycénienne: traduction de la tablette en linéaire b Py 55=An 724 de Pylos classifiée c.. 2015.
<hal-01147208>
HAL Id: hal-01147208
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01147208
Submitted on 29 Apr 2015
Depuis Chadwick, la tablette en linéaire b, classifiée Py 55=An 724 a été interprétée à partir de la lecture des séries de signes ro-o-wa comme le nom du port de Pylos et e-re-ta comme « rameur/s » ; plusieurs auteurs pensent que ce texte est une liste de rameurs. Mais la présence de la série ki-ti-ta, interprétée d’abord comme « agriculteur », a produit des controverses : Que faisait le mot « agriculteur » dans une liste de rameurs ? Finalement ki-ti-ta a été interprétée, de manière un peu téméraire comme «unité fiscale»3. Cette dernière hypothèse imagine le cas de l’infortune des agriculteurs qui, ne pouvant payer leurs taxes foncières, s’engageaient dans la marine.
Néanmoins, la tablette n’a aucune similitude avec une liste, elle présente des lignes complètes. Toutes ces approximations théoriques, en étant arbitraires, suggèrent une défaillance dans l’interprétation. Ainsi, cette tablette est l’objet de l’analyse que nous exposons ici, en prenant la méthode épigraphique des systèmes syllabaires dont un signe est homophonique, polysémique et logographique. La traduction, ici proposée, suit la méthodeinterprétative4 des phonèmes, et recherche l’énoncé produit pour l’homophonie. Notre analyse démontre que la tablette PY 55 ne traite pas d’une liste de rameurs, mais qu’il s’agit d’un admirable texte littéraire où le mythe, le culte et la tradition se trouvent étroitement liés aux données philologiques, archéologiques, iconographiques et géographiques. Cette tablette est une oeuvre littéraire mycénienne et une des premières chansons épiques ; un texte narratif qui renvoie aux rituels et offrandes dans la grotte dite aujourd’hui « Grotte de Nestor », ainsi que le sacrifice du taureau « auprès de la mer salée », tel que nous l’a transmis la tradition homérique. On verra que ce texte décrit l’épique d’une figure héroïque divine ; les exploits d’un dieu qui étaient dignes de mémoire pour les pyliens. Ce texte décrit un héros divin mythique, guérisseur, guerrier, fécondant, en étroit rapport avec la déesse Terre, et représentant, à ses yeux, l’idéal de la valeur et des vertus bienfaisantes...
à laquelle ma réponse à mon compte sur academia.edu, ici :
Bonjour, Tina !
Je tiens à vous répondre cette fois de la manière la plus respectueuse, vu que je viens de lire très attentivement deux de vos articles. J’en lirai les autres dès que j’aurai le temps libre de les assimiler avec le plus grand soin.
Je dois vous avouer franchement que je suis très impressioné de votre recherche concernant le déchiffrement du syllabaire Linéaire B. Mais en dépit de mon admiration considérable de vos efforts énergiques à cet égard, je suis toujours constraint de garder plusieurs réservations relatives à votre hypothèse essentielle, là où il s’agit de la nature polysémiotique des syllabogrammes et des mots mycéniens, surtout à la lumière du syllabaire Linéaire C du dialecte arcado-chyprien, qui n’obéit en aucune manière à votre hypothèse essentiel, ce qui me rend plutôt soupçonneux, voire méfiant de quelques-unes des conclusions auxquelles vous souscrivez. De l’autre part, je suis ravi que mes propres hypothèses vous incitent finalement à promulguer les votres, car il est carrément évident que le monde international de la recherche historique et diachronique des syllabaires ne tire pas avantage de votre perspicacité pénétrante depuis je ne sais combien d’années. Néanmoins, il est vraiment à regretter que vous conduisez vos recherches, paraît-il, uniquement en français, étant donné que la plus grande proportion de loin des recherches dans tous les domaines scientifiques et techniques est menée, comme vous le savez très bien, uniquement en anglais. Cela signifie en un mot que la très grande majorité des rechercheurs en linguistique historique et diachonique sont par forfait dépourvus des implications à grande portée, à fort impact et certes à long terme de vos recherches si importantes. Et cela, presqu’inutile de dire, c’est vraiment grand dommage ! Et c’est dans cette optique que presque toute la communauté mondiale de la recherche en linguistique restera malheureusement dépourvue de l’impact considérable, voire, révolutionnaire, de vos recherches sur les syllabaires du monde antique.
En plus de tout cela, il me reste à assumer la responsabilité de répondre nettement et de façon strictement logique à plusieurs de vos conclusions, non pas en français, mais en anglais, pour que les rechercheurs allophones en anglais puissent suivre la trame de notre discussion continue en ce qui regarde le déchiffrement des syllabaires Linéaire A et B, nonobstant le Linéaire C, dont je ferai au fur et à mesure plusieurs observations et commentaires d’extrême importance et pertinence à ce même égard.
Reste à constater qu’à partir d’aujourd’hui, je me sentirai obligé de discuter en anglais tout aspect des trois syllabaires dont il s’agit (les Linéaires A, B, et C) de telle sorte que nos collègues allophones puissent suivre et comprendre notre dialogue soutenu.
Merci bien, ma collègue très estimée
Richard Vallance Janke
Like this:
Like Loading...
You must be logged in to post a comment.